
Casque à vélo dans les aires de jeux : une fausse bonne idée
par Flavien Bérut
Un enfant qui remonte un toboggan en escaladant à l’envers, un autre qui fait le cochon pendu sur un filet, un autre encore qui monte sur le toit d’une petite maison d’aire de jeux…. Toutes ces situations sont courantes dans les parcs pour enfants. Et elles possèdent un point commun : elles mettent en scène des utilisateurs qui détournent l’usage initial de l’équipement. Car c’est un fait, l’enfant joue selon ses propres règles. Des règles qui peuvent changer à tout moment, tout comme ses motivations.
gestion du risque pour les enfants
D’ailleurs, la norme qui régit la conception des équipements et des aires de jeux, la EN1176, prend bien en compte ces utilisations très personnelles. Elle stipule que les aires de jeux doivent respecter les exigences de sécurité réglementaires, “afin de ne pas présenter de risques pour la sécurité et la santé des utilisateurs, dans le cadre d’une utilisation normale ou raisonnablement prévisible”. Justement, escalader un toboggan à l’envers est, par exemple, “raisonnablement prévisible”.
Il faut bien avoir à l’esprit que le risque 0 n’existe pas. Les normes visent à éviter trois risques majeurs aux conséquences graves : le risque de coincement de tête, le risque de chute et le risque de retenue de vêtements. La norme EN1176 précise que “les enfants doivent apprendre à gérer le risque, ce qui peut entraîner des chocs et des contusions, voire occasionnellement la fracture d’un membre”. Mais c’est en apprenant à gérer ce risque qu’ils sauront le maîtriser et acquérir de nouvelles compétences.
En effet, il est important de laisser les enfants jouer et effectuer leurs propres expériences. Jouer permet à l’enfant de se tester, de réussir ou d’échouer, de recommencer… Sans craindre la sanction de l’école ou des parents. Ses échecs et ses réussites lui permettent de se jauger, de prendre confiance en lui et de renforcer son estime. Quel plus grand bonheur, pour un enfant, d’enfin réussir à grimper en haut d’un plan incliné pourvu de prises, alors qu’il n’y parvenait pas jusque-là ? Un succès qu’il construit en partie en imitant les plus grands, ce qui lui permet de repousser ses limites.
Le jeu possède bien d’autres vertus : il permet à l’enfant de développer sa motricité mais également son intelligence sociale, grâce aux interactions avec les autres. Cela lui permet d’apprendre les règles. Par exemple, il doit attendre son tour avant de monter à l’échelle. Si cette norme, une fois intégrée, paraît évidente, elle ne l’est pas pour un enfant en très bas âge.
Et c’est là que l’adulte responsable à son rôle à jouer. Non seulement il doit apprendre les bases de la vie sociale à son enfant, mais il doit également l’accompagner dans le risque. Plutôt que de lui interdire l’accès à un pont de singe, il pourra, par exemple, lui tenir la main jusqu’à ce que l’enfant se sente assez en confiance et maîtrise suffisamment bien l’exercice pour être en capacité de se lancer seul.
Si rien ne remplace la surveillance et l’accompagnement des parents, qui connaissent mieux que personne les capacités, les appréhensions et le caractère de leur enfant, les jeux sont, de toute façon, conçus de manière à ce que les plus petits ne puissent pas accéder à certains éléments. L’accès est limité par des contraintes techniques. Par exemple, la plateforme d’accès d’un jeu destiné aux 3/6 ans sera suffisamment haute pour que les bébés de 18 mois ne puissent y monter.
La sécurité des enfants nécessite une étude particulière des aménagements de l’espace. C’est pourquoi il est important de se faire accompagner par des spécialistes tels que Manecan, bureau de contrôle, qui vous aidera à trouver les meilleures solutions quant à la sécurité et l’épanouissement des plus jeunes.
Les possibilités d’accompagnement sont diverses et variées, et concernent aussi bien les fabricants que les gestionnaires d’aires de jeux.
Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de prestations :
Même si, aujourd’hui, les normes sont des outils permettant de prétendre à une présomption de conformité, ce n’est pas suffisant. Il convient d’enrichir la réflexion et de prendre en compte les attentes des enfants, leurs capacités motrices ainsi que leurs données anthropométriques pour faire preuve d’empathie et imaginer les règles propres aux enfants. L’objectif : les protéger des risques les plus graves, sans pour autant brider leur créativité et leur recherche du risque.
Rappel du code de la consommation :“Les produits et les services doivent, dans des conditions normales d’utilisation ou dans d’autres conditions raisonnablement prévisibles par le professionnel, présenter la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes.” Article L421-3
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